Le cyanotype en 5 questions
Le cyanotype
- Qu’est-ce que c’est ?
- De quoi as tu besoin pour en faire ?
- Comment ça marche ?
- Qu’est-ce que j’ai appris en me trompant ?
- Qu'est-ce que j'en ai fait ?
1. Le cyanotype est la plus ancienne technique de photographie.
Au XIXème siècle, les explorateurs s’en servaient pour faire des herbiers. C’est une technique que je trouve magique.
C’est Camille, mon amie depuis ma Formation à Olivier de Serres qui m’a présentée cette technique.
Ça fonctionne super bien avec mes silhouettes en papier découpé
Ça marche assez simplement.
Tu utilises un produit photosensibleque tu étales sur ton support choisi (du papier, du tissus, ou d’autres trucs…).
Photosensible signifie que le produit réagit à la lumière :
- En d’autres termes, exposé à la lumière, le produit réagit et devient bleu.
- Tout ce qui n’est pas en contact avec les UV reste blanc.
Et chaque création est pour moi une nouvelle découverte. Je ne sais pas exactement ce que ça va donner. L’intensité des bleus dépend du soleil, de la qualité de l’eau avec laquelle on rince, et de l’inspiration du moment !
2. Le matériel nécessaire :
• des gants (de ménage)
• un pinceau
• du papier, du tissus ou tout ce que tu voudrais voir devenir bleu
• un bac en plastique
• de l’eau de pluie
3. Mode d’emploi
1.préparation :
à l’abris de la lumière (je fais ça le soir ou avec les volets fermés)
Mélanger les deux produits à part égales.
Pour ce faire, j’ai prix un pot de yaourt en verre sur lequel j’ai fait un petit trait. J’ai ensuite versé le contenu dans un pot qui ferme, que j’ai emballé pour qu’il ne prenne pas du tout la lumière.
Bien mélanger. Le produit est prêt à être utilisé.
2.impression :
La nuit, je peins les papiers, et je les laisse sécher. Je laisse un filet d’air pour aérer la pièce parce que ça peut sentir un peu. Le produit est jaune-vert, j’adore cette couleur !
Quand les papiers sont secs, je les mets dans une enveloppe de papier kraft que je range dans un tiroir pour que ce soit vraiment à l’abris de la lumière.
- insolation :
Le jour choisissez un moment aux alentours de midi, quand le soleil est le plus fort !
choisissez votre objet à photographier qui proposera une belle silhouette : une branche de laurier, votre main, un négatif photo ou comme moi du papier découpé. En intérieur je pose mes objets sur ma feuille insolée, et je place une vitre par dessus(ily a beaucoup de vent par chez moi !) et je sors au soleil.
Le temps d’insolation dépend de la saison, de votre situation géographique, du temps qu’il fait. Je conseille de laisser au moins 10 min, la couleur passe d’un jaune clair à un vert foncé.
- fixation :
On débarrasse la feuille de ses objets pour la jeter tout de suite dans un bac d’eau de pluie. Attendez deux à cinq minutes, l’image se révèle sous vos yeux ! c’est mon moment préféré !! Enfilez vos gants pour sortir l’image de l’eau et la rincer.
- rinçage :
Rincez sous l’eau du robinet, pendant deux minutes(c’est très long et énervant de voir partir toute cette eau mais c’est nécessaire) jusqu’à ce qu’il n’y ait plus du tout de trace jaune.(attention ça ne se voit pas toujours tout de suite car on a eu le soleil dans les yeux )
- séchage :
sur le miroir de la salle de bain, je plaque mes images détrempées, elle tiennent toute seule, le temps de s’égoutter. Ensuite, je les accroche sur un fil à l’aide de pinces à linge en bois.
- c’est prêt !
montrez moi vos œuvres en commentaire et faites moi un retour d’expérience !
4. Retour d'expériences
Voici quelques notes issues de mon carnet de bord(commeil s’agit d’une méthode empirique, on apprend en faisant, et en notant on ne fait pas deux fois les mêmes erreurs)
- en janvier, à Valence, le temps d’insolation est de 20 min. En mars, au bout de 5 min seulement, on obtient des bleus profonds
- les essais sur tissus synthétiques ne fonctionnent pas du tout !(j’aiessayé sur du voilage et de la toile de parachute) le produit part au premier rinçage.
- Les gouttes de cyanotypes tombées sur le parquet ne se voient pas tout de suite, car le produit est jaune. Mais dès qu’un rayon de soleil apparaît, il devient bleu très foncé et le parquet est tâché de manière indélébile. Note : protégez la surface sur laquelle vous travaillez !
- on peut garder très longtemps les feuilles peinte du moment qu’elles restent à l’abris de la lumière. Je pars en voyage avec une dizaine de feuilles, j’en sors une de temps en temps pour l’insoler(j’aiainsi l’impression de“capturer”le soleil sur le lieu où je me trouve) et je le range au même endroit après quelques minutes. En rentrant chez moi je rince à l’eau de pluie.(j’aidéjà rincé sur place, à l’eau du robinet, mais j’ai l’impression que c’est moins bleu).
- mettre une grande quantité de produit sur un endroit rend le produit inactif. Par exemple, une grosse goutte qui met du temps à sécher ne prendra pas le soleil et donc, une fois rincée, il y aura une tâche blanche à cet endroit.
- on peut peindre un cyanotype qui a déjà été peint, exposé et rincé. On fait ainsi une surimpression. Ou cela peut aussi faire un rattrapage si il y a un endroit qui n’a pas bien pris(voirla note ci-dessus)
- le papier calque végétale est très fragile et se déchire au rinçage. Manipuler avec grande précaution.
- il faut prévoir un bac de rinçage proportionnel à la taille de la feuille. Un format raisin tient dans la baignoire, mais au delà, il faut une petite piscine extérieure !
- le produit est irritant, j’ai fait tous mes cyanotypes sans gant et au bout de quelques mois, j’avais la peau sèche et irritée, comme après avoir fait trop de vaisselle et de ménage. Attention aux yeux(porterdes lunettes) et jeter l’eau qui a servi à la fixation dans un réservoir qu’on amène à la déchetterie. Ce sont les recommandations de Barbara Chabut, chimiste conseil.
- une fois mélangé, le produit ne se conserve pas bien. Les impressions suivantes sont moins bleues. Il vaut mieux faire de petites quantités et tout peindre avant de ranger que de conserver un bocal, même à l’abris de la lumière.
5. Mes cyanotypes J'ai choisi d'utiliser cette technique pour "révéler" des émotions, sur du papier calque, à la manière des radiographies du corps.selfie pendant le vernissageMes cyanotypes “légèreté” sont exposés à la galerie Villa Balthazar jusqu’au 11 mai 2019Retrouvez mes images surhttps://www.instagram.com/helene_ducrocq/Pour recevoir des images et des nouvelles par mail, inscrivez vous à mon infolettre !